Soprano: "La musique fait mieux le boulot que la politique"
Musique, cinéma et télé: Soprano ne s'arrête pas! On a rencontré le chanteur à l'occasion de "Sion sous les étoiles", le 18 juillet dernier.
Soprano était de passage en Suisse, en juillet. On a parlé de son premier grand rôle au cinéma dans la comédie familiale “Marius et les gardiens de la cité phocéenne”, de son retour dans le jury de la nouvelle saison de The Voice Kids dès le 30 août sur TF1, de son 8e album "Freedom" et de sa tournée "FREEDOM TOUR" qui s’arrêtera les 29 et 30 novembre prochain à la Vaudoise Arena à Lausanne.
RadioFr: Soprano, j'ai envie de commencer par "Marius et les gardiens de la cité phocéenne": ce n'est pas ta première fois au cinéma, par contre, c'est ton premier grand rôle. Tu interprètes un guide touristique à Marseille, tourné à la maison, dirigé par Tony Datis qui a réalisé la majorité de tes clips. Est-ce que ça t'a quand même un peu aidé, voire rassuré?
Soprano: C'est totalement ça. Il m'a rassuré. Même les acteurs et le fait d'être à Marseille, ça m'a rassuré. C'est mon premier film avec un petit budget: on est entre amis. Je me fais kiffer parce qu'en plus d'être à Marseille, on fait un petit clin d'œil à un film qui m'a marqué quand j'étais petit : "Les Goonies".
C'était important pour toi de montrer le vrai Marseille: grande gueule mais doux à la fois?
Mais oui, c'est ce côté marseillais que les gens aiment quand ils parlent avec un Marseillais. On entend souvent que les Marseillais sont fous, mais c'est ce côté un peu attachant. On ne le voit plus parce que les médias aiment bien montrer le négatif, alors que le positif est beaucoup plus présent qu'on ne le pense.
On peut dire aussi que tu as beaucoup donné pour ce rôle: tu as pris des cours avec un coach.
J'ai pris un cours, oui, mais c'était important: pendant un mois j'ai travaillé mon jeu d'acteur. Je ne suis pas acteur, je respecte tellement ce métier. Je voulais être le plus juste possible. Et peut-être, un jour, être le Denzel Washington de Marseille, je ne sais pas!
Tu as structuré ton dernier album "Freedom" en trois actes : "Freedom", "Émancipation" et "Renaissance". Dans lequel tu te retrouves le plus aujourd'hui?
Je dirais "Émancipation" parce qu'on est dans une période tendue. On a encore besoin d'émancipation au milieu des tensions politiques qui oublient l'humanité. Les innocents subissent toujours les conséquences. L'émancipation viendra si tout le monde se lève, sans attendre ceux qui ont le pouvoir et ne pensent qu'à leurs intérêts.
Dans ce 8e album, il y a du vécu, du fond, mais aussi des sons qui font bouger. Était-ce important pour toi de faire danser mais aussi de faire réfléchir?
Oui. Le premier volume a été enregistré en Côte d'Ivoire avec des artistes ivoiriens. Là-bas, les gens adorent faire la fête et restent positifs parce qu'ils ont connu la guerre; ils savent l'importance de la paix et de la joie. Ça m'a inspiré: la musique réunit les gens sans regarder la religion ou la culture. La musique rassemble, elle fait mieux le boulot que les politiques.
Le titre "Papa dis-moi", que tu chantes avec ta fille Luna: est-ce elle qui a voulu le faire ou toi qui l'as embarquée?
C'est un peu les deux. J'ai un studio chez moi; elle vient tout le temps, elle aime ça. J'avais déjà écrit la chanson avec Youssoupha, mais elle me pose toujours un milliard de questions! Je lui ai fait écouter la chanson et puis proposé de chanter le refrain avec moi.
Dans ce Freedom Tour, tu apparais suspendu à la statue de la Liberté. Quelle est la symbolique?
Les gens verront tout un concept: on est en 2040, une IA nommée Nadie a pris le contrôle, un peu comme Skynet ou Matrix. La statue de la Liberté est tombée, les bâtiments sont cassés. Je viens appeler les résistants à rester humains et à faire la fête ensemble. Je suis pourchassé, je tombe d'un bâtiment et je reste accroché à la statue: je m'accroche à la liberté.
Citons encore le retour de The Voice Kids, onzième saison, ta troisième participation. Il paraît que c'est la meilleure saison à laquelle tu as participé, avec Santa, Matt Pokora et Patrick Fiori...
Que ce soit Santa, Matt Pokora ou Patrick Fiori, on se connaissait déjà, on était amis. Dès qu'on a su qu'on serait ensemble, on s'est dit: "Oh là là, on va se régaler". Et avec les jeunes qui arrivent, on est obligés de s'éclater. Ils ont un talent incroyable.
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